Le thème de l’édition était : ‘’Des millions d’espèces – une planète – un avenir commun’’. La direction du Parc national du Niokolo Koba (PNNK) en a profité pour organiser une journée portes ouvertes.
Selon M. Diémé, un débat est encore en cours pour déterminer ‘’à partir de quand la girafe a été perdue au Sénégal : avant ou après la création du parc’’.
Si, a-t-il ajouté, l’hypothèse basée sur certaines informations, faisant état de sa disparition au Sénégal avant la création de la réserve se vérifie, ‘’on peut affirmer qu’aucune espèce n’est perdue’’ depuis la création de l’aire protégée.
Toutefois deux espèces du parc, à savoir l’éléphant et l’éland de derby, sont ‘’dans une situation difficile’’ dans cette réserve de 913.000 hectares avec plus de 80 espèces.
Pour ce qui est des éléphants, seules leurs traces sont visibles. ‘’Des empreintes de 10 jours, ou d’hier ou des crottes très fraîches, pouvant vous indiquer que l’éléphant est passé il y a une heure’’, a-t-il noté affirmant que le ‘’contact visuel’’ avec ces spécimens est devenu impossible.
Le conservateur explique cette difficulté à les voir par le fait que ‘’ce sont des espèces qui se sentent menacées’’, dotées d’un ‘’odorat très développé’’ leur permettant de sentir la présence humaine à ‘’à des kilomètres’’.
Quand ils sentent qu’il y a des agents qui arrivent et ils s’en vont, et comme c’est dans la forêt avec un accès difficile, si vous les poursuivez, vous n’arrivez pas à les rejoindre’’, a-t-il expliqué.
Toujours est-il que le responsable affirme avec conviction la présence d’éléphants. ‘’En tant que gestionnaires, nous sommes sûrs qu’il y a des éléphants en nombre très restreint, moins de dix éléphants, ça c’est sûr, a dit le commandant Diémé, je ne pense pas qu’on puisse trouver plus de dix éléphants dans le Parc national du Niokolo Koba’’.
Les agents du Parc sont cependant ‘’un peu’’ rassurés, par la présence de traces de ‘’petits’’. ‘’Est-ce que ça veut dire que le groupe qui est là est viable et peut se développer ? Possible, mais on ne peut pas l’affirmer’’, a-t-il dit.
Cette ‘’baisse sensible de certaines espèces emblématiques qui attirent les touristes’’, a réduit le nombre de visites. ‘’Bien que nous recevons encore des touristes, la fréquentation a baissé’’, a-t-il indiqué, précisant leur nombre varie entre 6.000 à 7.000 visiteurs par an.
‘’Un touriste qui vient une, deux fois sans voir d’éléphant, ou autres, peut être découragé, d’autant plus que les conditions d’accès sont difficiles’’, a dit Samuel Diémé.
Une autre espèce ‘’très rare’’, l’éland de derby, dont la présence au PNNK est l’une des ‘’plus sûres dans le monde’’, a connu aussi une baisse de ses effectifs.
Ce mammifère, dont des interrogations subsistent sur la possibilité de le trouver en Sierra-Leone ou dans certaines zones, était présent en ‘’grands troupeaux (au PNNK), mais aujourd’hui, nous tournons en moyenne autour de 150 individus’’, a noté le gestionnaire du parc.
Par contre, concernant les lions, les agents du parc ont l’‘’impression qu’ils augmentent’’, vu les contacts ou cris de ce fauve qui leur sont rapportés.
Un protocole a été signé par la Direction des parcs nationaux avec ‘’quelqu’un qui se dit spécialiste des lions’’, afin de faire un inventaire qui, ‘’seul’’ pourra confirmer cette tendance.
Le PNNK compte aussi ‘’des troupeaux’’ de lycaon, cette espèce qui ‘’ressemble exactement au chien’’, mais vivant dans la nature et qui figure la ‘’liste rouge de l’UICN, au plan mondial’’.
Un projet d’inventaire de la faune est prévu en 2011, a dit M. Diémé, relevant le caractère ‘’difficile’’ du décompte des bêtes sauvages. Un programme de suivi des élands de derby avec le Programme de gestion intégré des écosystèmes du Sénégal (PGIES), avait été abandonné, par le passé, a-t-il dit.
Ce projet qui consistait à neutraliser des individus afin de leur attacher des colliers électroniques, pour pouvoir les suivre sur son ordinateur grâce au satellite, avait échoué, faute de conditions favorables pour sa mise en œuvre.
‘’Nous avons l’intention d’aller vers cela, on ne peut plus continuer à gérer la faune de manière traditionnelle’’, dit le conservateur. ‘’J’ai été en Afrique du Sud, là-bas, vous avez le complexe. Ils ont tout à partir de leur ordinateur’’.
Il a noté que le visiteur qui veut voir une espèce donnée, est orienté avec des coordonnées GPS. Avec les moyens modernes faits de colliers électroniques, ils peuvent localiser les différentes espèces à partir de leurs écrans d’ordinateur.
‘’Peut-être que plus tard, nous allons arriver à ce stade, mais malheureusement, ce n’est pas encore le cas’’, a dit M. Diémé selon qui, ‘’le Sénégal, malgré ses difficultés économiques, fait de gros efforts dans le cadre de la conservation’’ de ce patrimoine.
Le gestionnaire du PNNK a évoqué l’existence d’un ‘’draft de projet’’ avec l’UICN, qui prévoit des moyens de suivi, notamment aériens.
Source: APS