(Aucun) Espoir à Copenhague ?
Source: Lead Africa
« Hopenhagen » (Hope = espoir) est le nouveau nom de Copenhagen en ce mois de décembre à l’occasion du COP 15 (la conférence de Copenhague sur le changement climatique) et de l’engouement qu’elle a créé, donnant lieu à plusieurs manifestations. Ainsi, l’on peut noter l’éclairage d’un arbre de Noël traditionnel sur la Place de la Mairie de Copenhague, grâce à un assortiment de bicyclettes connectées aux ampoules accrochées à l’arbre par un groupe électrogène. En principe, les décorations de l’arbre de Noël produisent environ 9 (neuf) tonnes d’oxyde de carbone qui, cette année, ont été « économisées » grâce à cette trouvaille de Copenhague. Entre plusieurs autres événements, ceci permet d’exprimer l’espoir placé dans la Conférence des Parties qui démarre aujourd’hui, pour continuer jusqu’au 18 décembre.
Cependant, les différentes déclarations, faites au cours des semaines passées par certains des principaux acteurs qui participent aux négociations, ont donné l’impression que, à Copenhague, cet espoir sera seulement symbolique, et que les participants ne parviendront à aucun accord. Yvo De Boer, le Secrétaire exécutif de la convention sur le changement climatique, a récemment déclaré qu’on peut ne pas arriver à un accord contraignant sur des objectifs chiffrés, mais que les gouvernements peuvent s’entendre sur le cadre d’un accord qui sera négocié et finalisé dans un proche avenir. Avant lui, Achim Steiner, le Secrétaire exécutif du PNUE, a exprimé les mêmes impressions lorsqu’il a brièvement exposé ce que la plupart des pays industrialisés ont avancé comme cibles en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Toutes ces déclarations constituent un signal qui montre que Copenhague est déjà derrière nous comme cible, et que nous devons commencer à penser à Mexico où se tiendra la prochaine conférence, et peut-être penser à 2011. Au moment même où se déroulent ces débats, le changement climatique est toujours là et ses effets se font toujours sentir à travers le monde.
Pour bien comprendre pourquoi il est difficile de parvenir à un accord, il suffit de regarder les principaux acteurs, les divers enjeux et les visions dont ils sont porteurs.
Groupes de « négociation »
Les pays se sont répartis en groupes, avec les mêmes objectifs et espoirs concernant le nouvel accord. Ces groupes se présentent de la manière suivante :
Le premier groupe est composé de ce qu’on peut appeler les « condamnés ». C’est le cas de l’Alliance des Petites Iles-Etats (Moldavie, Bahamas,…) qui n’a aucune autre alternative et qui n’a pas son avenir entre les mains. Ce groupe comprend aussi beaucoup de pays africains qui se trouvent dans la même situation et sont actuellement confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire, de manque de ressources pour s’adapter aux changements climatiques. Ces pays ne peuvent pas accepter que les pays industrialisés s’accordent sur une réduction de moins de 40% concernant les émissions de gaz à effets de serre par rapport au niveau enregistré en 1990, alors qu’ils ont l’obligation de venir en aide aux pays pauvres pour faire face aux effets des changements climatiques.
Le second groupe est ce que le magazine Courrier International appelle les pays qui se disent « pas responsables ». Ces pays sont la Chine et l’Inde, entre autres, qui vont en l’encontre des positions adoptées par les pays en voie de développement, même s’ils se disent ouverts au dialogue pour une réduction des émissions de gaz à effets de serre. Ces pays recommandent le maintien du protocole de Kyoto car il cible clairement les pays industrialisés (annexe 1). En outre, ils recommandent des engagements qui lient les pays industrialisés. Les pays de l’OPEP appartiennent à ce groupe.
Le troisième groupe comprend les pays européens, qui ont tendance à se placer au « milieu », entre la politique américaine et celle du reste du monde. Peu d’entre eux – le Royaume uni, par exemple – acceptent de se prononcer officiellement sur les questions essentielles comme celle de la responsabilité des pays industrialisés, avec le marché du carbone et l’économie libérale comme préalables.
Les Etats Unis se trouvent à la tête du quatrième groupe, que le Courier International appelle le « Groupe de Promesse et d’Etude ». Ce groupe est en faveur d’un cadre pour les pays industrialisés, donc d’un cadre sans objectifs contraignants.
D’autres pays tels que le Canada, l’Australie, la Russie prennent tout leur temps et ne sont pas favorables à un accord qui lierait les pays industrialisés dans un proche avenir.
6 (six) pays seulement sont responsables de prés de 50% des émissions (les Etats Unis, le Japon, le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie). Si l’on regroupe ensemble les pays de l’Union Européenne et ceux de l’ALENA, ce pourcentage se situe à prés de 70%. Ceci montre que ce dont on a vraiment besoin, ce n’est pas tant un accord entre toutes les parties, y compris les petits pays qui ont peu de pouvoir, que d’un accord fort entre les pays qui représentent les 2/3 des émissions.
Afrique : 53 pays : une seule voix
Cette fois-ci, l’Afrique vient aux négociations avec une seule voix, donc avec une position générale forte, qui représente les pays vulnérables qui sont favorables à des engagements très clairs et des objectifs contraignants. Ils exigent pas moins de 200 milliards de dollars US pour permettre aux pays en voie de développement de s’adapter aux effets des changements climatiques.
Dans plusieurs pays africains, des ONG se sont mobilisées pour demander à leurs Chefs d’Etat, dont beaucoup se rendront à Copenhague, d’appuyer les efforts faits par les négociateurs et de rejeter toute forme d’accord politique que l’on chercherait à imposer à la place d’accords précis qui engagent les parties.
C’est dans cette mouvance que LEAD Afrique joue un rôle de premier plan, à travers certaines publications récentes comme la brochure intitulée « Montrer la voie : Un rôle pour les institutions régionales africaines », mai aussi par un travail de sensibilisation concernant la position africaine à « Hopenhagen ».
ENVIMEDIAS
http://www.envi-medias.blogspot.com/
Source: Lead Africa
« Hopenhagen » (Hope = espoir) est le nouveau nom de Copenhagen en ce mois de décembre à l’occasion du COP 15 (la conférence de Copenhague sur le changement climatique) et de l’engouement qu’elle a créé, donnant lieu à plusieurs manifestations. Ainsi, l’on peut noter l’éclairage d’un arbre de Noël traditionnel sur la Place de la Mairie de Copenhague, grâce à un assortiment de bicyclettes connectées aux ampoules accrochées à l’arbre par un groupe électrogène. En principe, les décorations de l’arbre de Noël produisent environ 9 (neuf) tonnes d’oxyde de carbone qui, cette année, ont été « économisées » grâce à cette trouvaille de Copenhague. Entre plusieurs autres événements, ceci permet d’exprimer l’espoir placé dans la Conférence des Parties qui démarre aujourd’hui, pour continuer jusqu’au 18 décembre.
Cependant, les différentes déclarations, faites au cours des semaines passées par certains des principaux acteurs qui participent aux négociations, ont donné l’impression que, à Copenhague, cet espoir sera seulement symbolique, et que les participants ne parviendront à aucun accord. Yvo De Boer, le Secrétaire exécutif de la convention sur le changement climatique, a récemment déclaré qu’on peut ne pas arriver à un accord contraignant sur des objectifs chiffrés, mais que les gouvernements peuvent s’entendre sur le cadre d’un accord qui sera négocié et finalisé dans un proche avenir. Avant lui, Achim Steiner, le Secrétaire exécutif du PNUE, a exprimé les mêmes impressions lorsqu’il a brièvement exposé ce que la plupart des pays industrialisés ont avancé comme cibles en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Toutes ces déclarations constituent un signal qui montre que Copenhague est déjà derrière nous comme cible, et que nous devons commencer à penser à Mexico où se tiendra la prochaine conférence, et peut-être penser à 2011. Au moment même où se déroulent ces débats, le changement climatique est toujours là et ses effets se font toujours sentir à travers le monde.
Pour bien comprendre pourquoi il est difficile de parvenir à un accord, il suffit de regarder les principaux acteurs, les divers enjeux et les visions dont ils sont porteurs.
Groupes de « négociation »
Les pays se sont répartis en groupes, avec les mêmes objectifs et espoirs concernant le nouvel accord. Ces groupes se présentent de la manière suivante :
Le premier groupe est composé de ce qu’on peut appeler les « condamnés ». C’est le cas de l’Alliance des Petites Iles-Etats (Moldavie, Bahamas,…) qui n’a aucune autre alternative et qui n’a pas son avenir entre les mains. Ce groupe comprend aussi beaucoup de pays africains qui se trouvent dans la même situation et sont actuellement confrontés à des problèmes de sécurité alimentaire, de manque de ressources pour s’adapter aux changements climatiques. Ces pays ne peuvent pas accepter que les pays industrialisés s’accordent sur une réduction de moins de 40% concernant les émissions de gaz à effets de serre par rapport au niveau enregistré en 1990, alors qu’ils ont l’obligation de venir en aide aux pays pauvres pour faire face aux effets des changements climatiques.
Le second groupe est ce que le magazine Courrier International appelle les pays qui se disent « pas responsables ». Ces pays sont la Chine et l’Inde, entre autres, qui vont en l’encontre des positions adoptées par les pays en voie de développement, même s’ils se disent ouverts au dialogue pour une réduction des émissions de gaz à effets de serre. Ces pays recommandent le maintien du protocole de Kyoto car il cible clairement les pays industrialisés (annexe 1). En outre, ils recommandent des engagements qui lient les pays industrialisés. Les pays de l’OPEP appartiennent à ce groupe.
Le troisième groupe comprend les pays européens, qui ont tendance à se placer au « milieu », entre la politique américaine et celle du reste du monde. Peu d’entre eux – le Royaume uni, par exemple – acceptent de se prononcer officiellement sur les questions essentielles comme celle de la responsabilité des pays industrialisés, avec le marché du carbone et l’économie libérale comme préalables.
Les Etats Unis se trouvent à la tête du quatrième groupe, que le Courier International appelle le « Groupe de Promesse et d’Etude ». Ce groupe est en faveur d’un cadre pour les pays industrialisés, donc d’un cadre sans objectifs contraignants.
D’autres pays tels que le Canada, l’Australie, la Russie prennent tout leur temps et ne sont pas favorables à un accord qui lierait les pays industrialisés dans un proche avenir.
6 (six) pays seulement sont responsables de prés de 50% des émissions (les Etats Unis, le Japon, le Brésil, la Chine, l’Inde, la Russie). Si l’on regroupe ensemble les pays de l’Union Européenne et ceux de l’ALENA, ce pourcentage se situe à prés de 70%. Ceci montre que ce dont on a vraiment besoin, ce n’est pas tant un accord entre toutes les parties, y compris les petits pays qui ont peu de pouvoir, que d’un accord fort entre les pays qui représentent les 2/3 des émissions.
Afrique : 53 pays : une seule voix
Cette fois-ci, l’Afrique vient aux négociations avec une seule voix, donc avec une position générale forte, qui représente les pays vulnérables qui sont favorables à des engagements très clairs et des objectifs contraignants. Ils exigent pas moins de 200 milliards de dollars US pour permettre aux pays en voie de développement de s’adapter aux effets des changements climatiques.
Dans plusieurs pays africains, des ONG se sont mobilisées pour demander à leurs Chefs d’Etat, dont beaucoup se rendront à Copenhague, d’appuyer les efforts faits par les négociateurs et de rejeter toute forme d’accord politique que l’on chercherait à imposer à la place d’accords précis qui engagent les parties.
C’est dans cette mouvance que LEAD Afrique joue un rôle de premier plan, à travers certaines publications récentes comme la brochure intitulée « Montrer la voie : Un rôle pour les institutions régionales africaines », mai aussi par un travail de sensibilisation concernant la position africaine à « Hopenhagen ».
ENVIMEDIAS
http://www.envi-medias.blogspot.com/
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