vendredi 5 juin 2009

JOURNÉE MONDIALE DE L'ENVIRONNEMENT
L'UCAD au coeur de l'évènement

Les changements climatiques constituent l’un des défis majeurs du 21nième siècle. A travers ses nombreux impacts sur les écosystèmes et les activités humaines, le réchauffement planétaire est considéré comme une véritable menace pour le développement durable. En Afrique, les conséquences directes les plus citées sont la réduction de la productivité agricole, la diminution des ressources en eau douce, l’érosion des côtes, la salinisation des sols et des eaux souterraines, les migrations des groupes sociaux très pauvres vers les centres urbains, etc. Tous ces facteurs s’expliquent par la grande vulnérabilité du continent aux impacts réels et potentiels des changements climatiques sur une population qui dépend essentiellement des ressources naturelles et de faibles moyens d’existence.
L’Afrique bat les records sur l’occurrence des sécheresses sévères, des crises de famine, des inondations, des épidémies liées à des facteurs climatiques (dingue, paludisme, méningite…). Les conséquences fâcheuses sur les indicateurs de développement sont claires, avec des risques de modifications profondes et de fragilisation quantitative ou qualitative des systèmes écologiques, compromettant les économies nationales et la base de survie de la majorité de la population rurale.
Ainsi, l’effet des changements climatiques fait émerger d’importants enjeux géopolitiques qui se font plus ressentir en Afrique. Ce continent est caractérisé par la grande vulnérabilité de ses populations pauvres qui n’ont pas les capacités d’adaptation nécessaires pour absorber les revers de la variabilité climatique (Quatrième Rapport de IPCC, 2007). De façon générale, les pays du sud sont caractérisés par de très faibles revenues financières, une croissance économique chancelante, une forte inflation, la dépendance à l’aide extérieur et aux institutions internationales, une pauvreté souvent chronique, des capacités financières et institutionnelles limitées, une forte croissance démographique, etc. Ce contexte socio-économique est peu commode pour absorber les choques liés aux changements climatiques (Rapport Mondial sur le Développement Humain, PNUD, 2008).
Pour cette forte vulnérabilité aux choques liés au climat, l’Afrique apparaît comme le continent le plus affecté, alors que les causes du réchauffement global viennent d’ailleurs. Les pays du Nord sont les principaux responsables du réchauffement planétaire, alors que les pays du Sud en sont les premières victimes. Partant du constat, plusieurs notions tournant autour de la coopération environnementale sont apparues : « solidarité environnementale », « village planétaire », et « responsabilité commune ». Ces notions rappellent que l’atténuation des changements climatiques nécessite un engagement de tous les États, une prise de conscience collective, ainsi qu’un engagement individuel pour cristalliser toutes les énergies positives permettant d’atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre.
Dès lors, la lutte contre les changements climatiques pose un impératif de solidarité humaine dans un monde qui est divisé. Certains spécialistes soutiennent d’ailleurs que si des mesures ne sont pas prises, le changement climatique peut augmenter le fossé qui existe entre les pays développés et les pays en voie de développement. Il faut noter cependant que, l’effort d’atténuation dépend du niveau de développement des pays. Le Protocole de Kyoto a clairement défini les efforts contraignants que doivent fournir les pays développés (Annexe I) et le souhait d’une contribution volontaire des pays en voie de développement. La question des changements climatiques rappelle éloquemment ce que le philosophe français Louis Blanc disait en matière de solidarité humaine : « à chacun selon ses besoins et à chacun selon ses capacités ». Le changement climatique renvoie en définitive à la notion de responsabilité commune et d’engagement différencié basé sur le principe de l’équité qui devient alors un enjeu de solidarité internationale, mais également de responsabilité vis-à-vis des générations futures.
C’est à ce débat, basé sur des fondements d’éthique environnementale, que nous invite le Programme des Nations Unies sur l’Environnement (PNUE) qui, à l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement (JME) du 5 juin 2009 veut stimuler la sensibilisation mondiale sur l'environnement pour mieux renforcer l'attention des décideurs et l'action politique en matière de changement climatique. Il s’agit pour cette année d’amener la communauté mondiale à assumer une responsabilité commune en matière de changement climatique afin de donner un visage humain aux problèmes environnementaux; amener les peuples à devenir les agents actifs du développement durable et équitable; promouvoir la compréhension sur le fait que les communautés sont incontournables dans les changements d'attitudes en ce qui concerne les problèmes environnementaux; et défendre le partenariat qui assurera à toutes les nations et les peuples d'apprécier un futur plus sûr et plus prospère.
Il faut constater que, malgré l’intérêt de plus en plus croissant que suscitent les changements climatiques au niveau mondial, la mobilisation et l’action internationales en faveur des pays en voie de développement demeurent, à ce jour, insuffisantes et bien en-deçà des enjeux posés par ce phénomène planétaire. Les mécanismes financiers et autres fonds prévus par les accords internationaux pour appuyer les programmes d’adaptation en particulier ne sont pas opérationnels et leur mise en œuvre effective risque d’accuser un retard sensible.
Le thème pour la Journée Mondiale de l'Environnement est « Votre planète a besoin de vous - Unissons-nous contre le changement climatique ». Il reflète l'urgence pour les nations de s'entendre sur un nouvel ordre environnemental à l’occasion de la réunion de Copenhague (Décembre, 2009) sur la mise en œuvre du Protocole de Kyoto. Il appelle également l’importance de l’engagement commun pour repenser et réorienter les actions et options permettant de réduire le gaspillage, les émissions de gaz à effet de serre afin d’adopter une manière de vivre "plus verte".
Le Sénégal, à l’instar de plusieurs pays, prend une part active à la célébration de cette journée et lui accorde un cachet local très particulier d’autant plus qu’il a signé et ratifié la Convention des Nations Unies sur les Changements Climatiques et qu’il a souscrit aux Objectifs du Millénium pour le Développement.
A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), la question posée par la JME a poussé l’Institut des Sciences de L’environnement (ISE) à considérer les axes de réflexion majeurs suivants :
- illustrer des interdépendances qui lient les habitants de la planète,
- analyser les conséquences des changements climatiques pour dénoncer la marginalisation et les exclusions des « pauvres » vulnérables,
- pointer du doigt la responsabilité et la dette climatique des pays du nord,
- discuter des choix de développement permettant à l’Afrique de subir le moins possible les impacts du changement climatique, tout en contribuant à son atténuation.
Ainsi par rapport au thème national, l’ISE et l’Association Sénégalaise pour le Droit de l’Environnement (ASDE), Université Cheikh Anta Diop de Dakar, dans le respect de cette tradition, célèbrent cette journée en menant des activités d’information et de sensibilisation du public. C’est aussi pour l’Institut et ses partenaires un moment de réflexion sur les préoccupations environnementales actuelles majeures aussi bien sur le plan national que mondial de même que sur les stratégies d’adaptation qu’il faudra mettre en place.
Pour illustrer la journée, l’ISE tiendra des activités de nettoyage, de plantation d’arbres et une table ronde sur le thème « La vulnérabilité de l’Afrique face aux changements climatiques : enjeux et défis dans la mise en œuvre des stratégies d’adaptation ». Cette table ronde portera sur les thèmes suivants :
- Les changements climatiques en Afrique (Professeur Pascal Sagna du Département de Géographie-UCAD) ;
- Vulnérabilité des zones côtières aux changements climatiques (Professeur Isabelle Niang, Département de Géologie-UCAD) ;
- Impact des Changements Climatiques sur la santé (Médecin Colonel Cheikh Fall, Institut de Santé et Développement) ;
- Stratégies d’adaptation aux changements climatiques en Afrique (Professeur Henri Lô, ACCA-CRDI) ;
- Le marché du carbone (Dr. Mamadou Khouma, Coordonnateur régional du projet Inventaire des gaz à effet de serre en Afrique de l’Ouest et du Centre)
- Instruments juridiques et institutionnels sur les changements climatiques (Professeur Ibrahima Ly, Directeur du CREDILA, Faculté de Droit-UCAD)
- Etat actuel des négociations sur le climat (Mr Cheikh Ndiaye Sylla, Directeur de l’Environnement et des Etablissement Classés).

Source: Université Cheikh Anta Diop de Dakar
Institut des Sciences de l’Environnement
Association Sénégalaise pour le Droit de l’Environnement
www.envi-medias.blogspot.com

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