mercredi 9 décembre 2009

VIVRE COPENHAGUE A PARTIR DE CHEZ SOI

RAPPORT DE LA JOURNEE DU 08 DECEMBRE
Source: Enda Lead Africa

Grâce à cet outil magique de communication qu’est le web, des millions de personnes parmi celles qui souffrent le plus des affres du dérèglement climatique loin de Copenhague – où en cette matinée du 7 décembre 2009, le monde entier a les yeux rivés sur l’ouverture de la COP 15 sur le climat –, se sont une fois senties impliquées dans une réunion internationale dont les conclusions vont déterminer le sort de la planète. L’initiative « Vivre Copenhague à partir de chez soi » organisée par Enda Lead Africa a permis de matérialiser cette évolution, car depuis
les locaux de Enda, mais aussi dans diverses régions du continent de nombreux africains ont vibré à l’unisson avec l’espoir légitime suscité par les allocutions de la cérémonie inaugurale et par ce que Copenhague en tant que ville hôte a prouvé à l’occasion au monde. Lors de la session de Dakar qui a vu la participation de 15 journalistes, des africains ont pu suivre la mue qu’a vécue la capitale danoise où se tient depuis lundi dernier la conférence sur les changements climatiques. Copenhague a décidé, en effet, par la volonté de ses habitants soudés derrière leur édile Ritt Bjerrargard de se rebaptiser…« Hopenhagen » (Hope = espoir) pour marquer l’évènement et maintenir ainsi la flamme durant tout ce mois de décembre qui fera de Copenhague l’épicentre des négociations internationales sur l’avenir de cette Terre aujourd’hui bien mal en point, du fait des effets néfastes des changements climatiques.
Une (re)naissance, cela se célèbre avec le rituel qui sied. Et les experts de Enda energie et Lead Afrique Francophone et sans doute aussi de nombreux autres leaders de la société civile africaine présents au Danemark tombés sous le charme et l’audace militante de ville et son premier magistrat ont pour l’occasion, et d’une manière fort singulière, fait dans le symbole. Mais qui ambitionnent de faire de Copenhague « une ville à empreinte écologique neutre d'ici 2025 » après qu’ils aient appelé la communauté internationale représentée à la COP 15 « aller très loin, très vite » ; ceci comme pour entretenir « l’espoir d’un avenir meilleur » qu’a charrié l’adresse du Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen qui déclarait à l’ouverture de cette conférence que celle-ci se déroule à un moment de volonté politique sans précédent et encourageait par la même occasion les parties à parvenir à un accord ambitieux. On aurait souhaité qu’il ne soit ni veule ni vain l’espoir placé dans la Conférence des Parties. Mais hélas….
Une fois passé avec le précoce crépuscule de Copenhague les fastes des rites protocolaires et les
envolées lyriques de la (ker)messe inaugurale, cet espoir légitime a dû très vite cédé à la rude réalité des intérêts en collusion. Dans les coulisses où tout ou presque se joue et bien avant même la fin de la plénière inaugurale, les crispations sur les postions d’intérêt ont refait surface. Comme pour rouvrir les yeux sur ce qu’est en réalité la Copenhague du climat. Et que peut être ce Copenhague là n’a jamais cessé d’être. C'est-à-dire un espace de négociations où l’enjeu, c’est de tirer son épingle du jeu. Par tous les moyens y compris par le jeu des alliances parfois des plus factices qui se font et se défont au gré des intérêts de circonstance. Le révélateur de cette donne qu’il faut accepter quasiment la mort dans l’âme est tout entier dans propos tenu hier entre deux séances par le Directeur du programme régional du Programme Lead Afrique Francophone,
M. Mass Lo via internet. M. Lo dont la déclaration relayée depuis Copenhague donne à comprendre
sur les enjeux des cristallisations géopolitiques des postions et de cerner les forces d’intérêt en
présence qui les portent a affirmé ceci : « les différentes déclarations, faites au cours des semaines passées par certains des principaux acteurs qui participent aux négociations, ont donné l’impression qu’à Copenhague, cet espoir sera seulement symbolique et que les participants ne parviendront à aucun accord. Yvo De Boer, le Secrétaire exécutif de la convention sur le changement climatique, a récemment déclaré qu’on peut ne pas arriver à un accord contraignant sur des objectifs chiffrés, mais que les gouvernements peuvent s’entendre sur le cadre d’un accord qui sera négocié et finalisé dans un proche avenir. Avant lui, Achim Steiner, le Secrétaire exécutif du PNUE, a exprimé les mêmes impressions lorsqu’il a brièvement
exposé ce que la plupart des pays industrialisés ont avancé comme cibles en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre » Ce propos d’expert bien rompu à la pratique des négociations internationales concernant l’environnement bien éloigné du lyrisme des adresses des politiques danois et l’espoir que leurs discours ont suscité à la plénière inaugurale. Deux choses auxquelles n’a pas voulu céder M. Rajendra Pachauri, le Président du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui a mis l’accent sur les conséquences d’une non application de politiques d'atténuation du changement climatique, de manière fondée sur le quatrième rapport d'évaluation (RE4). Il a souligné que, pour limiter de la température à un chiffre situé entre 2,0 et 2,4 ° C, les émissions mondiales doivent culminer au plus tard en 2015. Contre toute attente le patron du Giec n’a pas fini son speech sans évoquer un récent incident impliquant un vol de courriels appartenant à des chercheurs de l'Université d'East Anglia, au Royaume-Uni. Pachauria ensuite amplement mis en exergue l’historique transparent et objectif des rapports d’évaluation du . Clin d’oeil dédaigneux à ce qui parlent (de façon pernicieuse ?) de « Climagate » ou preuve par neuf alors qu’il faut tout faire pour convaincre encore les poches de résistance connues et identifiées à l’accord espéré de Copenhague. Afin que l’espoir ne soit point assassiné. Après la cérémonie d’ouverture et le live depuis Copenhague la salle a pu débattre en directe avec Bakel. On a pu suivre les interventions de Thierno Seck, d’Aliou Sané et d’un reporter de Radio Kayes au Mali qui ont partagé avec nous leur sentiment sur le premier jour de la conférence. Avant la fin des débats, plusieurs propositions ont été faites. La principale consiste à faire chaque jour, avant le début des séances, un point sur les enjeux des désaccords qui peuvent émerger à Copenhague et de parler aussi de la position africaine sur les questions débattues. Le but est de pouvoir de informer en temps réel les journalistes afin qu’il y ait le lendemain une large diffusion des échos de ces désaccords dans la presse nationale et régionale et que les populations soient bien sensibilisées.
Ahmadou DIALLO
Envimedias

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